Quelques oubliés ?…
Tout
le monde le sait (plus ou moins), le chiffre officiel est un peu comme celui de
vos performances : calculé sur ce qui arrange.
Sachant
que seule la Catégorie 1 est prise en compte
pour
le chiffre officiel du chômage :
► Catégorie 1 : Chômeurs immédiatement disponibles,
cherchant un emploi à plein temps et à durée indéterminée (CDI)
► Catégorie 2 : Chômeurs immédiatement disponibles,
cherchant un CDI à temps partiel
► Catégorie 3 : Chômeurs immédiatement disponibles,
cherchant un emploi à durée déterminée (CDD), temporaire ou saisonnier
► Catégorie 4 : Chômeurs non immédiatement disponibles,
cherchant un emploi à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI), à
temps plein ou partiel
► Catégorie 5 :
Personnes en activité, cherchant
toutefois un autre emploi
► Catégorie 6 : Chômeurs non immédiatement disponibles
(exerçant une activité supérieure à 78 h par mois), cherchant un emploi à
plein temps et à durée indéterminée (CDI)
► Catégorie 7 : Chômeurs non immédiatement disponibles,
cherchant un emploi à durée indéterminée (CDI) et à temps partiel
► Catégorie 8 : Chômeurs non immédiatement disponibles,
cherchant un emploi à durée déterminée (CDD), temporaire ou saisonnier
► En 2003, 650 000 chômeurs sont partis en formation. (INSEE, nov. 2004)
► En 2003, il y a 191328 chômeurs dans les Départements d'Outre-Mer. (INSEE 2004)
► En 2004, près de 200 000 personnes dont 20 000 enfants sont SDF en France. (Magazine Zone Interdite, M6, 05 déc. 2004)
► En 2004, 4 000 000 de personnes mangent dans les restaus du cœur. (Journal de 13h, Canal+, 06 déc. 2004)
► En décembre 2004, 7 000 000 de Français [1] (officiellement, ils ne seraient “que” 3,6 millions) vivent en dessous du seuil de pauvreté. (Magazine Pièces à conviction, France3, 16 déc. 2004)
[1]
Faut-il
rappeler que ce chiffre était déjà avancé en décembre 99 : sept millions de Français,
dont plusieurs millions de travailleurs ?
Et
si on parlait un peu de
« Ces
salariés inactifs sont beaucoup plus nombreux que vous ne pouvez l’imaginer :
d’après un sondage réalisé par Ipsos en 2000 pour la revue “Rebondir”,
16% des salariés français avouaient être dans un placard, plus ou
moins profond. Et plus ou moins déstabilisant. Cela représente plus de deux
millions de personnes ! Et ce chiffre est peut-être en dessous de la réalité :
les placardisés n’évoquent pas volontiers leur situation. Certains la
subissent pourtant depuis plus de dix ans ! »
Stéphane
ARTETA, LE NOUVEL OBSERVATEUR,
article
“Les fantômes du placard”,
semaine
du 14 au 20 novembre 2002
avec
ou sans humour...
En dehors de tous les
sous-statuts,
catégories
non
comptabilisées et autres
contrats-poubelle, dont une partie de la presse écrite
rappelle malgré tout, de temps en temps, les courbes croissantes lorsque celles
du chômage "officiel" baissent, aucune statistique ne tient compte
des cas suivants (et nous sommes loin d’avoir pensé à tous les cas) :
►
Nombre (impressionnant) des étudiants qui interrompraient leurs études
s’ils pouvaient travailler,
►
Nombre de personnes qui quittent la France sans remords pour travailler
ou vivre à l’étranger,
►
Nombre de personnes, notamment jeunes, n’ayant droit à aucune
prestation et donc inscrites nulle part,
►
Nombre de jeunes (ou pas) en prison ou équivalent et qui n’y seraient
pas s’ils pouvaient gagner de l’argent légalement,
►
Nombre de toxicomanes et “invalides” mentaux des suites de
l’exclusion, pris en charge sous d’autres statuts,
►
Nombre de SDF non-invalides, la plupart sans ressources ni couvertures et
donc sans statut (86000 recensés en 2002, c’est-à-dire en réalité beaucoup
plus),
►
Un certain nombre de parents au foyer (H ou F), plutôt par résignation
que par aisance car non-prioritaires et vivant sur le salaire du conjoint,
►
Un certain nombre d’adultes, capables de gagner leur vie mais qui
n’ont jamais pu démarrer et qui se sont résignés à vivre sur la petite
exploitation familiale, voire chez leurs parents, souvent eux-mêmes très
modestes,
►
Un certain nombre de suicidés pour cause de ratage social,
►
Les employés du Ministère du Travail, de l’A.N.P.E., de l’ASSEDIC
ainsi qu’un nombre considérable d’assistantes sociales dont les
“emplois” (sont-ils utiles ?) n’existent qu’en tant que parasites du chômage
et des chômeurs qu'ils entretiennent pour ne pas en faire partie,
« La
population totale en contact avec le chômage ne varie pas »
Marc
Nexon, LE POINT,
article
“Chômage : pourquoi les chiffres sont truqués”,
n°
1418, nov. 1999
« Personne
n'en parle. On dit : "Untel s'est suicidé parce qu'il avait des
problèmes personnels." Après un licenciement, des gens coulent à pic.
Les suicides peuvent intervenir six mois, un an après la fermeture »
MARIANNE,
article
“Le patrons, les brutes et les licenciés”,
n° 303, 10 au 16 oct. 2003
« L’augmentation,
malgré la croissance, du nombre de bénéficiaires des minimums sociaux va de
pair avec la montée de la “pauvreté travailleuse”. De nombreuses
entreprises en quête de flexibilité, et encouragées par un abattement de
charges sociales spécifique, ont multiplié les postes à temps partiel, que
les chômeurs acceptent faute de mieux »
L’EXPANSION,
article
“Démontage / Social”,
n°
611, déc. 1999 à janv. 2000
« Entre
janvier 1997 et janvier 2000, le chômage officiel chutait de près de 18%.
Tandis que le chômage “invisible” (catégories 2 et 3) enregistrait un bond
considérable, soit 252 600 chercheurs d’emploi »
David
Garcia, REBONDIR,
article
“Ces chômeurs qu’on nous cache”,
n°
97, juillet/août 2001
« Le
Pare [Plan
d’aide au retour à l’emploi], négocié entre la CFDT et le Medef, se révèle
être un gouffre sans fond qui coûte des milliards. »
MARIANNE,
article
“Tu l’as dit, bouffi !”,
n°
285, 07 au 13 oct. 2002
« Malgré
la kyrielle de reportages, d’enquêtes sur la précarité, le chômage
persistant ou la colère des LU, nous n’avons rien vu venir. »
Marie-France
ETCHEGOIN, LE NOUVEL OBSERVATEUR
article
“Coupables, levez le doigt !”
n°1957,
Semaine du jeudi 9 mai 2002
« Ouvriers,
travailleurs précaires, petits employés. Ils représentent quinze millions de
Français et la gauche les a perdus de vue, leur préférant les classes
moyennes. »
Jean-Louis
Andréani, LE MONDE,
article
“La France des oubliés”,
01
juin 2002
« Peu
connus du grand public, les chiffres du chômage publiés par le gouvernement ne
portent officiellement que sur une seule catégorie de chômeurs, à
savoir : “les demandeurs d’emploi à la recherche d’un contrat à
durée indéterminée”. Pourtant il existe 7 autres catégories de demandeurs
d’emplois. De façon troublante, il n’est jamais fait mention de ces autres
catégories dans le décompte des demandeurs d’emplois. »
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