Le Défouloir des Précaires est heureux d'informer ses trop fidèles lecteurs que leDictionnaire du Cynisme Socialadapté de ce site et agrémenté de nombreuses insultes, est disponible en librairie.La présente page (ici réduite : il faut bien que l'éditeur vive) figure dans l'ouvrage imprimé |
► parce que lorsqu’il apprend votre situation, votre nouvel
interlocuteur passe successivement de la compassion à l’apparence de compréhension,
puis au don spontané de conseils et encouragements, ensuite à la leçon de
morale à propos du vilain pessimisme auquel il ne faut pas céder, et enfin au
masque de celui qui, après tout, n’y peut rien, a d’autres chats à
fouetter et vous souhaite de recevoir très vite une bonne nouvelle. Au revoir.
► parce que le terme chômeur, devenu péjoratif de façon
inexpliquée, est remplacé par toutes sortes d’euphémismes inspirés de la
notion “d’actif malgré tout” tels que privé d’emploi, demandeur
d’emploi, sans emploi, en recherche d’emploi…
► parce que les élus de tout bord, norme européenne en bandoulière,
ont toujours annoncé un chiffre officiel du chômage rabaissé des deux tiers,
en toute impunité, sans que jamais un opposant ni des media n’en contestent
franchement le principe. On pourrait d’ailleurs, à ce propos, parler de révisionnisme
social, tant ce consensus à nier une réalité palpable au quotidien
semble ancré dans l’intelligence commune au point d’en détourner ses règles
d’arithmétique élémentaire.
► parce que la première et, généralement, la seule question qu’un
travaillant se sent obligé de poser à un sans-emploi dès leur seconde
entrevue est : « Alors, t’as trouvé du boulot ? », le
travaillant ayant toujours une course urgente à faire juste après la réponse.
► parce que les reportages consacrés à la précarité ou à
l’exclusion ne montrent que des cas extrêmes de misère avancée, des
personnes dégénérées par un rejet chronique, voire des malades mentaux à
l’abandon dans les rues les plus sales, alors que la majorité des exclus est
constituée de gens parfaitement sains, diplômés, cultivés, compétents et
passant inaperçus.
► parce que aucun
représentant de chômeurs (si
tant est que ces représentants existent) ne figure en bonne place dans
les débats ou émissions portant sur l’économie, et plus largement sur la
politique : la dimension humaine du chômage irrite au possible nos théoriciens
économistes.
► parce que votre
Défouloir des Précaires, mis en ligne depuis bientôt 3 ans, n’a
jamais pu décoller des 8 à 10 visiteurs par jour, la moitié y entrant sans
doute par erreur, alors que le moindre site d’information économique, de
loto, ou de cul, reçoit jusqu’à 5000 visites par jour sans faire davantage
de pub que nous.
► parce que
► parce que
► parce que
► parce que
©
Le Défouloir des Précaires 2002
Site abandonné depuis l'élection des présidents bouffons Sarkozy et Hollande
(en attendant le déluge après Macron...)